Le vote évangélique, un électorat républicain?
Introduction
Les Églises évangéliques représentent un phénomène religieux en pleine expansion dans le monde : entre 400 et 500 millions de personnes sur les cinq continents (en comptant la mouvance pentecôtiste-charismatique) [1], [2]. Rien que pour les Etats Unis les Evangéliques sont environ 25-30% de la population, soit 70 à 80 millions de personnes [3]. C’est dire l’importance de ce groupe religieux dans tous les domaines sociaux et politiques qui orientent ce pays.
Selon Sébastien Fath 1 le terme évangélique (il ne faut pas confondre évangélique et évangéliste, ce dernier terme désignant plus spécifiquement des personnes en charge d’évangéliser c à d de prêcher l’évangile) désigne un type spécifique de protestants dont le mouvement ressemble à une nébuleuse contrairement au clergé catholique très structuré et très hiérarchisé. Les Eglises évangéliques sont multiples ainsi que leurs dénominations, certaines s’apparentant même à des sectes. C’est un courant interconfessionnel, un mouvement composite qui peut regrouper luthériens, pentecôtistes, baptistes, méthodistes...
Vu l’ampleur grandissante de ce phénomène aux Etats-Unis, c’est sans surprise que depuis plusieurs années les candidats aux élections américaines se soient intéressés de manière de plus en plus intense à cette partie de l’électorat en tentant par des prises de position et déclarations diverses de s’en approprier le vote. La récente campagne pour l’élection présidentielle américaine en est une parfaite illustration.
Définition
Dès son origine, le protestantisme s'est construit par référence à l'Évangile. Toutes les Églises protestantes sont par vocation évangéliques.
C'est surtout dès le début du XIXe siècle, à la faveur du Réveil (1820-1870) que le terme «évangélique» prend une connotation particulière. Le mouvement du Réveil a constitué une phase de re-mobilisation militante qui place au premier plan