Le moi se connaît-il ?

2895 mots 12 pages
KHOLLE N°2 LE MOI SE CONNAIT-IL ?INTRO Dans le préambule de ses Confessions , Rousseau fonde son entreprise d’écriture sur l’exposition, l’élucidation du « Moi seul », en ces termes : « Je dirai hautement : Voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus ». Ainsi, c’est par le récit de ses actions, de ses idées et de son vécu que Rousseau prétend se donner tout entier, offrir au lecteur ce « Moi » qu’il déclare connaître …afficher plus de contenu…

Et de fait, le bâton que je plonge droit dans l’eau m’apparaît tordu, pourtant rien n’a changé dans la forme de ce bâton, à part la perception que j’en ai. De fait, même les connaissances mathématiques et physiques sont remises en cause. Il fait alors l’hypothèse d’un malin génie, d’une force au-dessus des hommes qui s’emploierait à le tromper. C’est en arrivant à se point extrême du doute que Descartes découvre une première certitude inébranlable. Pour que je puisse être tromper, il faut bien que je doute, que je pense, que j’existe. Je sais alors que je suis « une chose qui pense », c’est-à-dire, je cite, « une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent ». Il formule ici la certitude du Moi, qui se constitue comme connaissance. Le Moi se …afficher plus de contenu…

Comme chez Descartes, ce n’est pas par la sensation que le Moi se connait mais par ce qu’il appelle « l’opération fondamentale de l’entendement », c’est-à-dire la faculté de comprendre, de saisir l’intelligible, par opposition justement aux sensations. J’ai une connaissance de l’état présent et une mémoire de l’état passé, dans lesquels je peux me représenter et me dire « je ». Le « je » accompagne toutes mes représentations, il n’est pas qu’un « je » grammatical. La pensée, pour Kant, précède le langage. L’identité n’est pas une donnée empirique, l’unité de la conscience du « Moi » est dans la pensée, elle n’est pas donnée au sujet dans l’expérience. La conscience d’être un « moi », une identité est universelle. Je le sait, et je l’exprime par le pronom personnel « je ». Le Moi se connait en tant qu’il a

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