L’enfant de la plantation « Tout est joué avant que nous ayons douze ans » écrit Charles Péguy dans L’Argent. Il serait donc entendu que l’enfant construit à cette période-là l’adulte à venir, que ce qui est vécu à ce moment-là forge l’individu corps et âme. Les récits d’enfance s’inscrivent bien souvent dans des biographies où la vie du concerné est raconté bien au-delà de ses douze ans. Cependant il est des œuvres comme celle de José Lins Do Rego en 1932 centrée uniquement sur le début de leur existence, qui donne ainsi à l’enfance toute son importance. Ce récit qui raconte la vie d’un enfant se destine pourtant à un public plus âgé : cette période qui précède l’adolescence est ici pétrie de violence, de sexe, de racisme et la présence d’un tout jeune garçon dans un milieu aussi brutal et débauché où l’absence de l’âme et le corps débridé interpellent forcément. Si « tout est joué avant douze ans », alors il y a de quoi être …afficher plus de contenu…

Contraire à ce qu’on pourrait attendre d’un enfant qui grandit-personnage de la tante Maria : au début de l’œuvre, avec début enseignement (lecture), et là sorte de régression : apprentissage de l’esprit effacé pour apprentissage sexuel-vie désordonné qui conduit à vision réduite du monde : « qu’à travers mes sens et ma chair …afficher plus de contenu…

En évitant de faire de l’œuvre de Do Rego un récit exclusivement biographique, elle n’en reste pas moins un témoignage d’une enfance dans une période charnière au milieu d’une plantation brésilienne, qui devient alors le lieu idéal pour comprendre en les racontant les réalités sociales et culturelles du début du XXème