Les accords de munich
Robert Steuckers | Histoire :: Autres |
Les implications géopolitiques des Accords de Munich en 1938Par les accords de Munich de 1938, l’Allemagne de Hitler a négocié avec les puissances occidentales mais a exclu l’URSS de ces négociations. Pour les Allemands de l’époque, en pleine guerre d’Espagne, la question tchécoslovaque est une affaire ouest-européenne. Elle semble ne pas percevoir les intérêts traditionnels russes dans la région. Certes, Munich est une victoire diplomatique allemande, car elle élimine un Etat hostile à sa frontière orientale, bien armé et bien protégé par les chaînes des Monts Métallifères et dont le territoire s’enfonce comme un coin dans la masse territoriale compacte du Reich, permettant à une éventuelle action conjointe des troupes françaises, massées en Alsace et en Lorraine sur un ancien glacis du Reich, et des troupes tchèques, de neutraliser rapidement l’Allemagne, en tirant profit d’une profondeur territoriale assez réduite. De Wissembourg en Alsace à Karlsbad (Karlovy Vary), le Reich était le plus faible. A Munich, Hitler et Ribbentrop éliminent cette faiblesse. Résumons clairement, en six points, les atouts gagnés par les Allemands à Munich: 1. Une maîtrise de la Bohème et de la Moravie: Les accords de Munich assurent au Reich la maîtrise de la Bohème et de la Moravie. En effet, la bande territoriale occupées par les Sudètes germanophones est justement constituée des collines et des petites montagnes des Monts Métallifères et de l’Egerland, où se concentre le système défensif de l’armée tchèque. Sans les Métallifères et l’Egerland, le reste de la Bohème est quasiment indéfendable, face à tout coup de force allemand. De plus, en Moravie, la rétrocession de territoires sudètes au nord, en bordure de la Silésie, et au sud, au-dessus de Vienne, réduit considérablement la profondeur stratégique de l’Etat tchécoslovaque, déséquilibrant totalement son système de