Classification des actes de langage En énonçant sérieusement une phrase dans une situation de communication, un locuteur accomplit, selon Austin, un certain type d’acte social, défini par la relation qui s’établit, au moyen de l’énonciation, entre le locuteur et l’auditeur. Parmi ces actes – qu’ Austin nomme “illocutionnaires” – on peut mentionner les suivants: ordonner, interroger, conseiller, exprimer un souhait, suggérer, avertir, remercier, critiquer, accuser, affirmer, féliciter, supplier, menacer, promettre, insulter, s’excuser, défier, jurer, etc. En accomplissant un acte illocutionnaire le locuteur s’assigne un certain rôle et assigne à l’auditeur un rôle complémentaire en donnant un ordre le locuteur exprime sa volonté que l’auditeur suive une conduite donnée et se pose comme ayant l’autorité qu’il faut pour que l’auditeur soit obligé de suivre la conduite en question simplement parce que c’est la volonté du locuteur. Le rôle social assumé par le locuteur quand il donne un ordre est réalisé institutionnellement dans la fonction du “supérieur hiérarchique”; Austin a mis l’accent sur ces réalisations institutionnelles des rôles illocutionnaires, pour montrer que le langage est une sorte de vaste institution, comportant des rôles conventionnels correspondant aux discours socialement reconnus.
Selon Austin le sens d’un énoncé peut être clair et compréhensible à l’auditeur alors même que sa force illocutionnaire n’est pas nettement déterminée: souvent nous comprenons ce qu’on nous dit sans trop savoir “comment cela doit être pris” – comme un conseil, par exemple, ou comme une menace, ou comme un avertissement. Le but illocutoire est la composante principale de toute force illocutoire parce qu’il détermine la direction d’ajustement des énonciations ayant cette force. Un locuteur qui accomplit un acte illocutoire peut avoir toutes sortes d’autres intentions et buts perlocutoires. En faisant une assertion, il peut,