Les afriques noires et la francr
Introduction, les rapports entre les Afriques noires et la France
Ceux-ci trouvent leur origine dans une histoire commune[1], « lestée du poids d'un passé mal assumé[2]» (esclavage, traite des nègres, colonisation et décolonisation) tant en France que dans les états africains concernés[3]. Nous notons toutefois la persistance d'un décalage entre une prise de conscience douloureuse et conflictuelle en France (les revendications mémorielles sont surtout portées par des Antillais, des Réunionnais, des Guyanais), et l’absence de polémique sur ces questions, qui peinent à mobiliser, en Afrique[4]. Au-delà de la concurrence des représentations, au-delà du débat entre historiens, nous nous attacherons à décrire de manière succincte les liens formels et informels entre la France et l'Afrique subsaharienne, tout comme leur adaptation à un cadre juridique international différent de celui des indépendances. En effet, près de cinquante années après les indépendances, on peut dire que l'État français n'a plus de projet d'envergure en Afrique. Pour autant, nous sommes loin d'affirmer qu'elle a entièrement rompu avec la tradition « françafricaine », alors qu'elle voit son influence contestée depuis une dizaine d’années par des puissances émergeantes (dont le Brésil), les Etats-Unis ainsi que la Chine (elle conserve toutefois une position dominante dans son ancien « pré carré[5] »). Cette évolution s’est faite dans un contexte politique international où les acteurs étatiques et non étatiques se sont multipliés dès après la fin de la guerre froide et où le multilatéralisme est désormais devenu la norme.
Françafrique?
Dès le début de la colonisation française en Afrique noire un système politique et économique est mis en place. Ce système survivra à la décolonisation (qui s'est déroulée sans violence) et plus encore, étonnamment, survivra jusqu'à la fin du XXe siècle : on observe la continuité des comportements et des mentalités entre