LES APORIES DU RÉGIME REPRÉSENTATIF

Introduction :

Plusieurs siècles après son invention par les Grecs, la démocratie, qui a été l’objet de critiques acerbes, redevient un idéal politique. La souveraineté du peuple est alors défendue par les penseurs. La démocratie prend cependant une forme différente que celle qu’elle avait connue durant l’Antiquité. Le principe de représentativité vient se greffer à celui de démocratie de manière évidente et nécessaire. En effet, la démocratie directe telle que l’ont connue les athéniens n’est plus possible du fait de la contrainte du grand nombre de citoyens et parce que le corps social est considéré comme irrationnel, inconstant, ignorant et en aucun cas capable de gouverner. L’élection s’impose sur le tirage au sort auquel les Grecs avaient recours. Le régime représentatif repose sur l’idée de la représentation, c’est-à-dire sur l’idée que les élus agissent au nom de et à la place du corps électoral et, plus largement, du peuple. En effet la représentation fait exister ce qui est absent. Néanmoins, face au sentiment de dépossession et d’exclusion des activités politiques que déplorent les citoyens, il convient de se demander si le principe représentatif est bel et bien efficient, c’est-à-dire s’il possède intrinsèquement la force nécessaire à produire son effet, ou si au contraire le principe représentatif connaît une « crise » consubstantielle au concept et à sa pratique. S’il existe en effet des apories, des contradictions inhérentes à ce concept qui donnent l’effet inverse à celui escompté, quelles sont-elles et peut-on trouver des solutions satisfaisantes qui rétabliraient la confiance des citoyens dans le régime représentatif ? Afin de mettre en évidence les apories du régime représentatif, il convient d’abord d’en élucider le fonctionnement et les principes. On peut ensuite poser la question de l’existence de solutions qui permettraient de remédier aux imperfections du régime représentatif sans oublier