Les bataillons scolaires
La malheureuse guerre de 1870-71 avait laissé au cœur des français une cuisante blessure. Après le Traité de Francfort et la perte de l'Alsace-Lorraine,la Nation allait pendant des décennies,nourrir l'espoir de la « revanche » qui devait effacer l'humiliation de la défaite et permettre de recouvrer les deux provinces perdues. Aussi les gouvernements successifs de la IIIe République firent-ils des efforts constants pour doter la France d'unie armée moderne, capable de remplir sa mission avec le maximum d'efficacité. Pour entretenir chez les jeunes français la flamme patriotique et les préparer à leur rôle de futurs soldats, le gouvernement De Freycinet décréta le 14 juillet 1882 la création de « Bataillons Scolaires » au sein des établissements d'enseignement public.
Ces « Bataillons » devaient dispenser aux élèves une formation pré-militaire graduée, adaptée à leur âge, dont le programme était ainsi conçu :
Au Cours Élémentaire - de 7 à 9 ans - gymnastique,exercices de présentation individuelle et évolutions collectives.
Au Cours moyen - de 9 à 11 ans - éducation physique avec éventuellement exercices aux agrès, marches, évolutions en ordre serré.
Au Cours Supérieur - de 11 à 13 ans – gymnastique,agrès,évolutions en ordre serré, marches, éléments de topographie et préparation au tir.
Pour l'instruction avec armes, on créa deux répliques allégées du fusil Gras Mle
1874, l'une avec canon en bois, ne pouvant tirer, l'autre réelle, utilisable pour le tir avec cartouche Gras de type réduit, et dotée d'un sabre-baïonnette un peu plus léger que le modèle réglementaire.
Pour des raisons diverses, l'institution des Bataillons Scolaires fut loin de donner les résultats escomptés. Il était sans doute quelque peu illusoire de vouloir donner une formation prémilitaire à des éléments beaucoup trop jeunes pour l'assimiler sérieusement. L'échec constaté amena bientôt la dissolution des Bataillons Scolaires.
Cependant,dans le même