Les bulles spéculatives
Dossier :
LES BULLES SPECULATIVES
Master 1 UFR 02 Economie
1
Les marchés financiers fascinent par leur comportement imprévisible, voire exubérant, et les sommes colossales qui s’y échangent. Le moindre choc qui les secoue est porteur de conséquences sur l’économie entière, et potentiellement sur l’emploi et la consommation. Il est donc un enjeu scientifique majeur de comprendre les mécanismes qui gouvernent leur dynamique. On peut ainsi citer trois objectifs de la finance : décrire les dynamiques financières, les caractériser avec précision et les maîtriser à l’aide de méthodes et d’outils de gestion performants. En cela, les années 1950 ont marqué la rupture avec les savoir-faire empiriques des praticiens au début du siècle précédent. La finance moderne s’est développée alors sous un angle scientifique rigoureux. Elle propose aujourd’hui un ensemble de modèles, mathématiques ou statistiques, dont l’usage s’est répandu bien au-delà des universités ; par exemple, la gestion de portefeuilles ou l’évaluation des options – des droits pour acheter ou vendre des actions – reposent sur une analyse précise des dynamiques boursières et sur des concepts d’optimisation. Grâce à ces avancées récentes, le couple risque-rentabilité est optimisé et on peut évaluer précisément le prix des produits dérivés, complexes ou exotiques. Toutefois, certains rouages ou soubresauts des marchés financiers, pourtant très étudiés, nous échappent : nous n’avons pas su prévoir et éviter le krach d’octobre 1987, également connu sous le nom de lundi noir en référence au jeudi noir du krach de 1929, ni la bulle Internet à la fin des années 1990, ni prévenir certains scandales retentissants. Le premier d’entre eux est relatif au fonds d’investissement LTCM (Long Term Cash Management). Alors que deux futurs prix Nobel d’économie, Myron Scholes et Robert Merton, siégeaient à son conseil d’administration, la société a perdu des