Les campagnes du Haut Moyen Âge
Comme le dit Georges DUBY, «La campagne est tout». Les connaissances sur les campagnes au Haut Moyen Âge, période allant du Vè au Xè siècle, ne sont pas très exhaustives et proviennent essentiellement de l’archéologie. Elle est le lieu de vie principal de la population. A l'époque, le bois et la terre étaient les éléments les plus utilisés, les paysans représentaient 90 % de la population et dans ce cadre de vie, la vassalité était le cadre général sous lequel s’insèrait le monde rural. Ceci marque une rupture avec l'Antiquité car les populations étaient majoritairement regroupées dans les cités. Les villes ne recommencent qu'à se développer qu’au XIIè siècle.
Ces informations nous montrent que, nous intéresser aux campagnes au Haut Moyen Âge, nous pousse à nous interroger sur l'évolution et les mutations de ces campagnes qui furent le principal lieu de vie entre l'Antiquité et l'An mil, toutes deux caractérisées par la vie en ville.
I/ Les campagnes : lieu de crises au Haut Moyen Âge
A. Les fléaux
La vie dans les campagnes est rude et dangereuse, les régions sont plusieurs fois dévastées par fléaux naturels, comme les nombreuses épidémies qui frappèrent au VIè siècle, ruinant les populations mais aussi les cultures. Les campagnes au Haut Moyen Âge connurent aussi des fléaux de type humain, avec les invasions barbares.
Peu nombreuse, les populations à l'époque mérovingienne étaient mal réparties sur le territoire, s'entassant sur des terres exploitées depuis l’époque romaine. Pour autant, ces populations sont sous alimentées, la démographie restant faible jusqu’au VIIè siècle, soumise à une espérance de vie courte et une faible natalité, notamment les famines régulières, l’apparition des épidémies. La peste bubonique, aussi appelée la peste justinienne, est importée d’Orient au VIè siècle. Elle débuta en Égypte en 542, où elle fait plus de 10.000 morts par jour, suivit les voies de commerce du bassin