Les condylomes ou verrues ano-génitales
I.1 Définition :
Les condylomes ou verrues ano-génitales sont des lésions macroscopiques (prolifération épithéliale exophytique), pathologie fréquente chez les sujets ayant débuté leur activité sexuelle. Ils sont dus à une infection par des papillomavirus humains (PVH), dont certains jouent un rôle déterminant dans la survenue et le développement des cancers épidermoïdes de l'anus, de la vulve et du col utérin [1]. Cette infection est transmise le plus souvent par voie sexuelle, ce qui en fait une infection sexuellement transmissible.
I.2 Historique :
Les condylomes ano-génitaux sont connus depuis l’antiquité, l’écrivain romain Martial, a décrit la prolifération de condylomes sous le terme de "Thymus" ou de "Ficus" au 18e siècle avant Jésus Christ [2]. Le médecin arabo-musulman Errazi (9e siècle) note que les végétations génitales dits "Ouaram Toulali" proviennent de certains polypes évolués et a préconisé comme traitement leur ablation après utilisation des hémostatiques locaux [3]. Certains auteurs du moyen âge ont attribué cette affection à la syphilis, d’autres à la blennorragie mais l’isolement du gonocoque, agent pathogène de cette maladie en 1879 écarta cette hypothèse. Ce n’est qu’en 1907 que l’origine virale des lésions verruqueuses humaines a été démontrée par Ciuffo qui s’auto-inocula le dos de la main par un filtrat de broyat stérile de verrues vulgaires [4]. Le premier papillomavirus à avoir été décrit est celui du lapin de garenne en 1933 par Shop [4]. Les particules virales n’ont été mises en évidence en microscopie électronique qu’en 1950 par Strauss et al. L’impossibilité de le cultiver in vitro a longtemps limité la connaissance du virus [4]. Son identification génomique a été rendu possible grâce à la biologie moléculaire seulement depuis les années 1970, avec un essor particulier après la découverte en 1985 de la polymerase chain reaction (PCR) [4].
I.3 Agent pathogène :
a. Structure [4,5,6,13]:
Le papillomavirus