Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

Tout d’abord, il est vrai de dire que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité. Tout cela puisque dans les deux poèmes, l’âme s’échappe du corps par la mort d’un être vivant. D’une part, dans le poème Cage d’oiseau, certains vers illustrent bien cet argument. « Voudrait-il pas s’envoler » (vers 15) en est un bon exemple. Ce vers signifie que l’âme est à l’intérieur du vivant et qu’elle recherche à s’évader pour s’envoler. C’est après la mort qu’elle réussira à s’échapper de la cage d’os qu’est le corps. Chaque jour, les vivants se rapprochent de plus en plus de la mort et de ce fait, de l’oiseau qui les ronge de l’intérieur. L’âme ne pourra être libre qu’après avoir été complètement dévorée. Toujours selon le même poème, l’auteur transmet cette vision par la phrase suivante : « Il ne pourra s’en aller, qu’après avoir tout mangé » (V.19-20). L’oiseau est l’âme du vivant. Tant et aussi longtemps que le vivant n’aura pas réalisé tout ce qu’il voulait, l’âme ne pourra s’échapper de ce corps pour être en paix. D’autre part, dans Les Corbeaux, il est aussi possible de constater que l’âme se détache du corps. En effet, dans l’extrait suivant : « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, que ces vieux corbeaux dévoreront en entier » (V.13-14), il est possible de percevoir une même vision de la fatalité. Dans cette métaphore, l’âme est représentée par le corps et se fera dévorer par les corbeaux afin d’être libérée. En étant dévorée par les corbeaux, l’âme épuisée réussira à s’échapper du corps dans lequel elle a vécu tout au long de sa vie. Bref, l’âme ne peut s’échapper du corps que par la mort du corps dans lequel elle a vécu. C’est pour ces raisons que dans les deux poèmes analysés, une même