les dangers des corticoides
Fondation Sport Santé
Les dangers des corticoïdes : la face cachée de l’iceberg
Docteur Martine DUCLOS
Service Sport-Santé, CHU Pellegrin, Bordeaux
Laboratoire Neurogénétique et Stress, INRA-UMR 1243, Université Bordeaux 2
La comparaison avec un iceberg et ses deux faces, visible et immergée, illustre bien à mes yeux la relation entre les corticoïdes et le sport.
I.
Etat des lieux de la recherche
La face visible de l’iceberg peut être résumée en deux points :
•
On considère généralement que l’usage de corticoïdes en utilisation locale ou par voie systémique de façon ponctuelle n’implique pas de dangers pour la santé du sportif.
•
On n’a actuellement aucun argument pour dire que les glucocorticoïdes ont des effets ergogènes et sont utiles à des fins de dopage.
En effet, seules deux études ont été consacrées à la recherche d’effets éventuels des corticoïdes permettant de les caractériser comme une substance ergogène pour le sportif.
•
Une étude menée par l’équipe de Gérard LAC a mis en évidence l’absence d’effets sur la VO2 max et sur la fatigue de la prise de dexaméthasone chez des sujets modérément entraînés. En revanche, notons que les sujets qui avaient pris des corticoïdes avaient une réponse cardiaque maximale diminuée lors de l’épreuve de VO2 max.
•
Une étude menée aux Etats-Unis sur des sujets modérément entraînés soumis à une série d’exercices sous maximaux 4 heures après la prise de 4 mg de dexaméthasone a montré qu’il n’y avait pas de différence métabolique ou de différence de consommation d’oxygène par rapport au groupe témoin.
De ces deux études, on pourrait conclure que les corticoïdes, dépourvus d’effets ergogènes, n’ont aucune raison d’être inscrits sur la liste des produits dopants.
Je pense qu’une telle conclusion est extrêmement hâtive. En effet, ces deux études ont porté soit sur un exercice maximal relativement bref, soit sur des exercices sous maximaux. Aucune étude n’a été réalisée pour mettre en évidence