Les distinctions entre règles morales, juridiques et religieuses.
« Un des plus beaux mots qui existent, c’est celui d’ordonner, qui veut dire mettre un certain arrangement et aussi prescrire, enjoindre, il rassemble tout ce que nous mettons dans l’idée d’organisation… Ordonner, c’est organiser et commander. » Maurice Barrès, nous donne dans cette phrase toute la portée des règles juridiques qui ont en effet pour but d’ordonner la société afin de permettre une entente harmonieuse entre les hommes et de leur éviter de tomber dans un état de nature où primerait la loi du plus fort. Dès lors, effectuer une distinction entre la règle juridique et la règle morale et religieuse semble complexe puisque la religion, possédant une portée morale extrêmement forte, a également tendance à ordonner la société. En effet, l’Eglise possède sa hiérarchie, ses différentes institutions, et s’exprime depuis toujours sur des sujets politiques au nom d’une morale propre. Mais si le droit est également imprégné de morale, elle n’est pas sa composante principale, et ne saurait lui dicter une ligne de conduite. Ainsi la morale, ligne de conduite d’une société donnée qui distingue le bien du mal, est présente dans les règles religieuses comme dans les règles juridique et de ce fait a une grande portée normative.
Il convient cependant de s’interroger sur les différentes fonctions de ces trois notions, sur leur portée respectives, sur leurs caractères normatifs respectifs. Cette distinction parait au premier abord très ambigüe et semble relever du ressenti plutôt que de l’intelligible. C’est à cet égard qu’il faut examiner avec attention l’évolution des règles morales, juridiques et religieuses dans l’histoire, dans la société, dans la loi, en ayant présent à l’esprit que de tout temps, toute société organisée a toujours été organisée selon une ou plusieurs de ces notions.
Il semble ainsi pertinent de mettre en lumière la nature de cette séparation qui semble placer le droit d’un