Au IIème siècle av JC, les bienfaiteurs deviennent des bienfaitrices. En effet, les femmes évergètes apparaissent. En 1965 et en 1979 pendant des fouilles, on a retrouvé sur le site Kymé en Eolide est le nom donné dans l'Antiquité à la côte nord-ouest de l'Asie Mineure entre la Troade et le fleuve Hermos sur le golfe de Smyrne, 2 piliers de marbre mesurant 1,97 m et 2,40 m portant des inscriptions sur les deux faces. Il s’agit en fait d’une série de 8 décrets émis par la cité en l’honneur d’une citoyenne, Archippè, fille de Dikaiogénès. Les 2 pilastres étaient certainement surmontés de 2 blocs, aujourd’hui perdus portant d'autres inscriptions en l'honneur d'Archippè. 2 hypothèses sont retenues par les historiens pour savoir où ils se situaient. La 1ère est qu'ils se trouvaient probablement situés, à l'origine de chaque côté de l'entrée au monument funéraire (hêrôon). En effet, l'usage, attesté depuis la basse époque hellénistique (à partir de 150 av JC) et plus fréquent encore à l'époque impériale, de transcrire sur la tombe les honneurs reçus, en reportant intégralement ou sous une forme quelque peu résumée, les décrets qui les avaient conférés. La 2ème hypothèse, c'est le que les 2 piliers se trouvaient de chaque côté de l'entrée du bouleutérion puisque c'est Archippè qu'il la fait reconstruire. En tout cas, quelque soit l'hypothèse retenue, les décrets qui nous sont parvenus au sujet d'Archippè sont des copies d'originaux gravés ou déposés dans d'autres lieux publics. L'ensemble des décrets pour Archippè découverts jusqu'à maintenant est donc le résultat d'une sélection faite par Archippè elle-même ou par son exécuteur testamentaire. Le tout s'inscrit dans une scénographie monumentale complexe, fondée sur le mélange entre honneurs reçus pendant la vie et honneurs posthumes. Les 8 décrets nous donnent à lire une tranche de la vie d'une ''grande'' bienfaitrice, ayant exercé un rôle de 1er plan dans sa cité pendant l'époque tourmentée de la formation de la