Les déterminants sociaux du vote
Dans une vision idéaliste de la démocratie, le citoyen est conçu comme un individu éclairé, autonome et capable en toute indépendance ses orientations politiques, et particulièrement son vote. C’est cette conception théorique que Paul Lazarsfeld remet en cause lorsqu’il écrit « une personne pense politiquement comme elle est socialement. Les caractéristiques sociales déterminent les préférences politiques » . Pour le sociologue et politiste américain, il faut abandonner l’idée d’une autonomie politique du citoyen par rapport aux « déterminismes » sociaux qui façonneraient ses préférences partisanes.
Formulé en 1940 dans The People’s Choice, ce constat a depuis été abondamment commenté et critiqué. Il peut paraître plus que jamais nécessaire de reposer la question soulevée par cet extrait : l’individu est-il soumis dans ses choix politiques à un strict déterminisme sociologique ? Peut-on au contraire admettre une relative autonomie de la logique politique de son comportement, et dans quelle mesure ? En d’autre terme est-il possible de connaître les motivations de son choix, qui expliqueront les motifs qui poussent l’électeur à voter pout tel ou tel partis ?
La corrélation pointée par Lazarsfeld entre position sociale et préférences politiques est incontestablement pertinente. Ainsi dans une première partie, nous verrons quels sont ces éléments qui détermineront les choix politiques, et qui contribues directement à expliquer la stabilité des systèmes politiques démocratiques. Dans une seconde partie, nous ne remettrons pas en cause totalement l’hypothèse déterministe mais avançons que ces prédispositions sociales voient leurs effets modifiés et parfois limités par un ensemble de facteurs plus directement stratégiques et politiques. Puis nous verrons également quelles sont les conséquences et effets de cette hypothèse sur le champ politique.
I L’hypothèse déterministe La citation en question ici, est extraite de The People’s Choice, travail