Les enjeux des biens publics mondiaux
De nouveaux besoins apparaissent avec la mondialisation et l’interdépendance croissante des économies, appelant une réflexion globale au niveau mondial.
I. Des biens publics aux biens publics mondiaux
A. La notion de « bien public »
1. Définition
Les biens publics sont, en science économique, des biens ou des services dont l’utilisation est non rivale et non exclusive (Paul Samuelson, 1954). Ils bénéficient à tous les individus.
La non-rivalité d’un bien signifie que sa consommation par un individu n’empêche pas la consommation du même bien par un autre individu.
Exemple : un phare à l’entrée d’un port permet de guider tous les marins simultanément.
La non-exclusion indique qu’il n’est pas possible d’empêcher un agent de consommer ce bien. Cette impossibilité d’exclure quiconque de la consommation d’un bien résulte du fait qu’on ne peut individualiser les consommations de chacun et ainsi en tarifer l’usage.
Exemple : il est impossible de priver certains marins de l’utilisation du phare, ni de les faire payer pour son utilisation en fonction de leur consommation.
2. Une réponse des États aux défaillances de marché
La plupart des biens publics relèvent de l’intérêt général, c’est-à-dire qu’ils sont indispensables au fonctionnement de la société (la Défense nationale, les infrastructures publiques comme les routes, l’éclairage public, etc.). Leur production et leur gestion s’avèrent essentielles pour la cohésion sociale et le développement des nations.
Or, la notion de « bien public » a émergé du constat que les individus pouvaient avoir un comportement de « passager clandestin » dès lors qu’ils pouvaient profiter d’un bien ou d’un service sans payer le « juste » prix de son utilisation. Devant cette possibilité d’en profiter gratuitement, en laissant aux autres individus le soin de le produire et de le financer, les agents économiques ne sont pas incités à participer au financement