1. un acteur régional dans le cadre de l’ALENA

a. la naissance de l’ALENA
Dès 1989, les Etats-Unis ont mis au point un accord de libre-échange avec le Canada qu’on appelle l’ALE (Accord de Libre-Echange Canada – Etats-Unis). Rapidement, cet accord est étendu au Mexique : signé en 1992, l’ALENA (Accord de Libre-Echange Nord Américain. NAFTA en anglais : North-American Free Trade Agreement) est entré en vigueur le 1er janvier 1994. Il ne faisait qu’entériner un état de fait puisqu’en 1993 déjà, les E.-U. représentaient ¾ du commerce extérieur mexicain. Le contexte de fin de guerre froide, de mondialisation et de naissance de l’Union européenne sont décisifs pour comprendre l’impulsion américaine.

b. buts et modalités de l’ALENA
La signature de l’ALENA a été motivée avant tout par des raisons économiques. L’ALENA est un traité qui vise à donner naissance à une gigantesque zone de libre-échange de presque 390 millions de consommateurs (420 en 2003), une zone dont le poids économique équivaut à celui de l’Union européenne (en PNB, les E.-U. sont premiers du monde avec 31% en 2000 contre 27% pour l’Union des 15. Par contre, l’UE représente 45% du commerce mondial contre 22% pour l’ALENA. En outre, le montant des IDE européens est 2,5 fois plus important que celui des Etats-Unis).
La comparaison avec la construction européenne s’arrête là ; en effet, l’ALENA est un traité de libre-échange ; il ne donne pas naissance à une union douanière (pas de TEC) ni à une union économique (pas de politique économique commune, pas de monnaie commune…). En outre, il ne concerne que les échanges de biens, de services et de capitaux, non les hommes !
En effet, le pari américain est le suivant : le Mexique représente un marché de 100 millions de consommateurs mais aussi de travailleurs bon marché et peu syndiqués. Arrimer ce pays à l’Amérique du Nord, c’est profiter non seulement de ces avantages indéniables mais aussi limiter l’immigration clandestine en fixant la main d’œuvre