Les Européens cherchent l
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Par Jean-Jacques Mevel
Publié le 05/10/2015 à 19:57
Des migrants arrivent à proximité de l'île grecque de Lesbos, le 30 septembre, après avoir traversé la mer Égée au départ de la Turquie. Crédits photo : ARIS MESSINIS/AFP
Le président Erdogan a été reçu lundi à Bruxelles pour des négociations difficiles sur le contrôle de la frontière.
Si les îles de la mer Égée sont le port d'entrée dans l'UE pour des centaines de milliers de réfugiés syriens, la Turquie est le boulevard qui conduit tout droit à l'embarquement. En recevant lundi soir le président Recep Tayyip Erdogan, les Européens ont pris la mesure du défi qui les attend, s'ils comptent reprendre le contrôle de leur frontière avec l'aide du grand voisin oriental. Le numéro un turc, à quatre semaines d'élections décisives, semble d'abord soucieux de poursuivre sa campagne électorale en public, avant de répondre aux demandes de ses interlocuteurs. Et face à un cénacle bruxellois habitué à ménager vingt-huit susceptibilités, le président Erdogan n'a pas mâché ses mots: «Les Européens souffrent d'états d'âme devant une escouade de réfugiés, a-t-il lancé à peine arrivé. Et que nous disent-ils? Mon Dieu, gardez votre porte close, ne les laissez pas venir, qu'ils restent chez vous!»
À huis clos, la discussion a pris un tour plus sérieux. Et du côté de l'UE, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a choisi de faire d'entrée un geste à destination de l'homme fort d'Ankara: les Européens, finalement, «sont prêts à discuter» la création de la zone-tampon que la Turquie veut installer le long de la frontière avec la Syrie en guerre. «On ne peut pas commencer à négocier avec un non sans appel» au projet fétiche du président Erdogan, laisse entendre un responsable européen. Pour Ankara, cette «zone de sécurité» en territoire syrien devrait permettre de protéger des dizaines de milliers de réfugiés, hors de