Les fables
Pour les enfants : L’apologue joue sur leur goût des belles histoires, sur la magie du merveilleux. Ces récits les aident à construire leur imaginaire tout en les initiant à la régulation sociale. On voit poindre là la fonction didactique ou moralisante du conte. Le conte joue sur les délices de la peur éprouvée dans la chaude sécurité du foyer familial. Le récit merveilleux peut ainsi distiller sa fonction initiatique. Le petit Chaperon rouge ne serait-il qu’un simple avertissement sapiential contre le danger de parler à des inconnus ou plus profondément un récit lié à l’initiation des filles ? La moralité de Perrault admoneste les jeunes filles séduites par les cajoleries des loups « doucereux » qui les accostent alors que, dans les éditions enfantines d’aujourd’hui, le dénouement punit la désobéissance. La Belle au bois dormant doit-elle être lue comme une métaphore de la sexualité féminine ? Le conte met en jeu des bons et des méchants, des malins et des créatures stupides. La fin récompense les uns et punit les autres. Aujourd’hui encore, dans les créations récentes, on relève le succès des contes animaliers comme Les Contes du chat perché de Marcel Aymé, des récits ethniques comme le célèbre Robison Crusoë repris sous la forme de Vendredi ou la vie sauvage par Michel Tournier, et du récit merveilleux comme Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Ces récits continuent à nous apprendre à vivre : Les Contes de Marcel Aymé se rangent au côté des animaux et des enfants pour dénoncer la bêtise et la dureté des adultes ; Michel Tournier remet en question les valeurs de la civilisation occidentale dans son conte philosophique, tandis que Le Petit Prince est une parabole sur le besoin vital d’être aimé. Pour les adultes : Bien des adultes font leurs délices des apologues pour les gamins comme s’ils refusaient de grandir et de se heurter aux aspérités de la vie réelle, à moins qu’ils ne préfèrent secrètement jouir de la