Les fonctions de la description
Toutes les fonctions de la description sont cumulatives.
La fonction esthétique (dite aussi poétique ou ornementale).
C’est la plus ancienne. Elle remonte à Homère qui, dans L’Iliade, cherchait, en décrivant le bouclier d’Achille, à rivaliser avec l’orfèvre. Elle est presque toujours présente, même dans les textes réalistes. Il s’agit de réaliser par la plume un tableau, un médaillon, un petit bijou comme enchâssé dans le récit. C’est l’occasion pour l’écrivain ou le poète de montrer son talent. L’idéal a longtemps été de rendre si vivante la scène décrite qu’on aurait pu s’y croire. C’est ce qu’on appelait une hypotypose. Plus une description est riche en figures de style, plus sa fonction esthétique est importante.
Son but : créer un effet de beauté.
La fonction informative (ou référentielle ou mathésique).
Elle est destinée, dans un roman ou un reportage, à enrichir les connaissances du lecteur sur un lieu, une époque, un métier, une classe sociale, un peuple, etc. Elle est souvent présente dans les récits de voyage ou dans les romans de Jules Verne, par exemple. Elle est riche de détails techniques et de précisions de toutes sortes, à la manière d’un reportage documentaire.
Son but : renseigner le lecteur.
La fonction mimétique (ou imitative).
Avec le réalisme, les auteurs ont cherché à approcher au plus près de la réalité, jusqu’à imiter celle-ci et faire de leurs descriptions l’équivalent de photographies. Pour cela, tous les moyens stylistiques sont bons, y compris des jeux phonétiques pour rendre l’univers sonore propre à un lieu, le cri d’un animal, le bruit d’une machine, etc.
Son but : créer l’illusion de la réalité (effet de réel).
La fonction argumentative.
Très ancienne elle aussi, elle remonte à la tradition chrétienne du locus amoenus, lieu idyllique évoquant le paradis, par opposition au locus terribilis évoquant, lui, l’enfer. Elle résulte de l’idée que la nature peut signifier autre chose