Fruits de l'histoire, les frontières nationales délimitent le territoire à l'intérieur duquel un État exerce son autorité. Elles permettent également à celui-ci de contrôler tout ce qui y rentre comme tout ce qui en sort.

Dans le monde d'aujourd'hui, on peut se demander si ces frontières sont encore une réalité. Il apparaît pourtant, qu'à l'heure de la mondialisation, la place et les rôles des frontières nationales, comme ceux des États, existent toujours.

Après avoir montré que ces frontières voient leur place et leurs rôles réduits par différents facteurs et acteurs internationaux liés à la mondialisation, nous verrons que ces frontières demeurent une réalité contemporaine au travers des obstacles qu'elles constituent pour les États qui restent des acteurs majeurs.

La mondialisation tend au dépassement du cadre national et des frontières. De nombreux facteurs et acteurs internationaux y contribuent. Les contraintes que les frontières nationales imposent se réduisent et affaiblissent les États.

En effet, l'essor des flux qui circulent entre les territoires réduit le rôle des frontières qui sont franchies de plus en plus facilement.
Depuis son adoption à la conférence de Bretton Woods (1944), la libéralisation des échanges provoque une réduction des taxes douanières et des quotas qui favorise l'essor des flux commerciaux, réduisant le contrôle des États sur leurs frontières commerciales. Le dernier demi siècle a vu les taxes douanières passer de 40 % du prix des produits à 4 %, la valeur des flux multiplier par 20. Des biens de plus en plus divers et des services de plus en plus nombreux sont désormais échangés entre des pays aux frontières de plus en plus poreuses. De son côté, la déréglementation financière, survenue dans les années 1970 avec le passage au régime de changes flottants et la liberté de circulation des capitaux, génère des flux financiers massifs qui entrainent le recul des barrières et limitent le contrôle des États aux frontières,