Les Grenouilles qui demandent un roi
Au XVIIe siècle, l’absolutisme est durement critiqué par le peuple, remettant en cause les principes de la monarchie française. La fable de La Fontaine « Les Grenouilles qui demandent un Roi », quatrième fable du livre III, s’inscrit dans ce contexte. La Fontaine y met en scène des grenouilles toujours insatisfaites du pouvoir mis en place, et qui connaissent ainsi des régimes de plus en plus opprimants. Il s’agira donc pour nous de nous interroger sur la façon dont La Fontaine utilise le genre de la fable pour dénoncer la versatilité des peuples. Dans un premier temps, nous verrons la caractéristique plaisante du récit, avant de nous intéresser à la portée politique de cette fable.
I. Un récit pour plaire
a) Une fable bien présentée
b) Un récit en action
c) Le registre comique
II. Qui cache un enjeu politique
a) Analogie grenouilles-hommes
b) Les différents régimes qui se succèdent
c) Une morale implicite
La Fontaine utilise le genre de la Fable pour plaire et donc attirer le lecteur. Il utilise un cadre bucolique, un étang, comme le montre le champ lexical correspondant « marécageuse » (v.7) « eaux » (v.9) « joncs » « roseaux » (v.10) « marécage » (v.11). Il met en scène un narrateur inspiré de l’Antiquité pour diriger son récit : Jupiter, qu’il nomme familièrement « Jupin » (v.4). En effet, ce dernier intervient trois fois dans le récit : au vers 4 « que Jupin les soumit au pouvoir monarchique », aux vers 24 et 26 « Jupin en a bientôt la cervelle rompue » « Le monarque des Dieux leur envoie une grue » et au vers 30 où il annonce la morale « Et Jupin de leur dire : ». La Fontaine n’hésite pas à montrer sa supériorité grâce à la périphrase « Le monarque des Dieux » et l’utilisation du verbe soumettre « les soumis » (v.4). Les personnages principaux de la fable sont des animaux « Grenouilles » (v.1) « Grue », qu’il fait vivre à travers une personnification des grenouilles «