LES HISTORIENS ET LES MÉMOIRES DE LA 2nde GUERRE MONDIALE EN FRANCE La mémoire : la présence sélective des souvenirs du passé. L'histoire doit tendre à l'objectivité, certes les mémoires écrites ou orales sont des sources pour l'histoire mais elles doivent être mises à distance et envisagées de manière critique. La mise à distance est une tâche particulièrement délicate, dans le cas d'une période aussi troublée, complexe et traumatisante que la 2nde Guerre Mondiale en France, qui a donc suscité des mémoires contradictoires échangeantes. Pb : La diffusion de la mémoire d'une période participe à sa compréhension et peut être elle-même l'objet de l'histoire. I. NAISSANCE DU MYTHE RÉSISTANCIALISTE (1944-1945)
Pourquoi s'élabore le mythe d'une France unanimement résistante? 1/ 1944 : UNE UNITÉ NATIONAL A REFAIRE

Durant la 2nde Guerre Mondiale, la France a été le théâtre d'un conflit civil entre partisans de la collaboration et la résistance. A la libération les résistants (les résistants du lendemain aussi) sont animés d'un conflit de vengeance ce qui donne lieu à une épuration sauvage (plusieurs milliers de victimes). Pour le gouvernement provisoire c'est un problème majeur parce que ce désordre pourrait justifier une occupation militaire américaine. Il faut donc montrer que l'Etat est restauré, et que c'est désormais lui qui rend la justice. On met donc en place une épuration légale.

2/ LES LIMITES DE L'ÉPURATION
La question de la collaboration est très complexe, car si la collaboration militaire n'a concerné que moins de 60000 personnes il a également existé une collaboration économique, une collaboration intellectuelle, une collaboration d'Etat et à cela s'ajoute le fait que beaucoup de résistants ont été dans un premier temps Vichystes. Dans ces conditions, l'épuration légale est limitée dans le temps et sélective. Les journalistes et les écrivains parce qu'ils sont célèbre sont particulièrement touchés (ex : R.BRASILLACHI). D'un autre côté,