Les langues occitanes
Il existe des opinions bien différentes autour de la nature et les propriétés de l’occitan. D’après le rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication de France en 2013, et qui reprend le recensement linguistique mené en 1999, l’occitan devient la langue minoritaire la plus parlée sur le territoire de la France métropolitaine. Or, ces données ne distinguent pas entre les locuteurs actifs et passifs ; entre ceux qui l’ont apprise en tant que langue maternelle ou seconde, ni prennent pas en compte les traits sociolinguistiques de son usage. Selon ce document l’occitan est parlé, en France, par 1'670.000 locuteurs dont 610.000 la parlent régulièrement. Il semble qu’il n’y a plus de locuteurs d’occitan unilingues. Si l’on compte aussi les locuteurs de toute l’Occitanie, c'est-à-dire les territoires en Espagne, Italie et Monaco, la chiffre de locuteurs pourrait se doubler. Cependant, tous ces chiffres font l’objet d’une énorme controverse ; chez les chercheurs les plus optimistes on parle de 10 millions environs de locuteurs du moins passifs. Cette confusion1 vienne sans doute de la difficulté à délimiter ce que l’on appelle occitan, et alors à le définir.
En effet, la division entre langue d’oïl, d’oc et de si de Dante dans son De vulgari eloquentia ne fait pas référence à trois langues bien délimitées mais plutôt à trois grands ensembles de dialectes regroupés par des raisons géographiques et linguistiques (ces dernières issues d’une linguistique très rudimentaire) qui ne correspond pas aux classifications modernes. La prise de conscience de différences importantes entre les dialectes d’oc s’est matérialisée dans les années soixante-dix où l’on commence à lire langues d’oc au pluriel dans les textes spécialisés. Il y a eu à cette époque une volonté de différenciation artificielle au moyen de la graphie comparable à celle creusée entre le suédois, le norvégien et le danois. Pierre Bonnaud pour l’auvergnat et