Les littératures francophones du nord
Introduction :
Le mot « francophone » renvoie à celui qui parle, qui a la capacité de parler, oralement bien sûr, le français. En matière de littérature, on est en droit de se demander quel est l’intérêt de cette notion de « francophone » ? On a l’impression que le mot « littérature » qui fait référence aux lettres écrites, s’oppose directement, au mot « francophone » qui, lui, fait référence au son. Entre la langue écrite, et la langue orale, il réside un fossé énorme, presque un abîme. Alors ne pourrait-on pas proposer le terme « francographe » ? C’est-à-dire, non plus l’utilisation d’une langue orale française, mais d’une langue écrite française. La première différence que l’on peut noter entre l’oral et l’écrit, c’est ce problème de situation de communication. Dans l’écrit, on est pas du tout dans l’ordre de la spontanéité, mais bien au contraire, dans le projet bien construit, avec des brouillons, manuscrits … À l’écrit, on est dans quelque chose de concerté. La deuxième différence, bien sûr, est l’apprentissage. L’écrit est plus international que l’oral ; dès qu’on est dans le moral, on est dans le morcellement. En somme, le mot « francophone » a un usage suspect d’un point de vue linguistique. Comment peut-on opposer l’écrivain français à la fois francophone et francographe et l’écrivain étranger francophone ? Les français, comme nous le savons, sont francophones. Les français ont un rapport avec la culture de leur territoire, et les francophones, étant donné leurs nationalités étrangères, ont une culture avec un autre territoire. La notion de culture se rapporte-t-elle à une nation ? Les littératures francophones, peuvent ou non, apporter des identités culturelles distinctes de l’identité culturelle française, à supposer que celle-ci existe. Pourquoi peuvent-elles le faire ? Parce qu’elles sont issues de zones ou d’autres langues que le français sont pratiquées. Et,