Les maladies psychosomatiques
Si « psychosomatique » est un terme récent, les questions concernant les liens entre l'esprit et le corps sont déjà présentes dans la Collection hippocratique et chez Platon qui, dans La République, dégage un nouveau concept, la « bonne manière d’être ».
Il y a la santé de l’âme comme il y a la santé du corps. C’est le concept d’Euexia, avec la notion de hiérarchie et de domination de certaines parties ou fonctions qui ont à se conformer à cette hiérarchie. Santé morale et santé intellectuelle parachèvent la santé des corps. Le plaisir devient un attribut de la santé. La santé est un mélange, le fruit de deux principes antithétiques : la « limite » et « l’illimité ». La santé est une combinaison de tensions contradictoires en « mélange mesuré ». « La limite dominant les tensions illimitées, voilà la santé du corps, celle de l’âme, celle de la cité. » selon le Philèbe de Platon.
Un de ses traducteurs, Émile Chambry, commentant ce texte écrit :
« Ni le plaisir, ni l’intelligence ne sont le bien. C’est dans le mélange des deux que nous le trouvons. Parmi les affections que notre corps éprouve, les unes s’éteignent dans le corps même sans parvenir à l’âme, qui se trouve alors dans l’état d’insensibilité ; les autres vont du corps à l’âme et y causent une sorte d’ébranlement propre à chacun et commun à l’un et à l’autre. Cet ébranlement est la sensation, la mémoire est la conservation de la sensation. »
Dans Charmide, Platon rapporte les propos « pré-psychosomatiques » de Socrate sur la santé dans le chapitre « L’incantation », dans lequel est conseillé un traitement par le discours :
« Tout ainsi qu’on ne doit pas entreprendre de guérir les yeux sans avoir guéri la tête, on ne doit pas le faire pour la tête sans s’occuper du corps, de même on ne doit pas davantage chercher à guérir le corps sans guérir l’âme ; mais que, si la plupart des maladies échappent à l’art des médecins de la Grèce, la cause en