les politique monétaires non conventionnelles
Françoise Drumetz1
Christian Pfister2
Résumé : Cet article examine les effets attendus, les modalités et les questions posées par les deux formes que peuvent prendre les politiques monétaires non-conventionnelles, l’action sur la taille du bilan de la banque centrale et le niveau moyen des réserves détenues par les banques d’une part, l’engagement sur la conduite des taux d’intérêt d’autre part.
Abstract : This paper examines the expected effects, the characteristics and the issues raised by the two forms of non-standard monetary policies, increasing the size of the balance sheet of the central bank and the average level of reserves held by banks on the one hand, committing to follow a policy of extended monetary policy ease on the other hand.
Il est difficile de définir les politiques monétaires non conventionnelles (PNC) autrement que de manière négative : des mesures qui ne relèvent pas de la conduite habituelle de la politique monétaire.
Ces politiques peuvent prendre deux formes : une action sur la taille du bilan de la banque centrale et éventuellement le niveau moyen de dépôts détenus par les banques auprès d’elle. Cette action diffère des interventions de prêteur en dernier ressort où la fourniture de liquidité au système bancaire ne conduit pas forcément à une modification de la taille du bilan de la banque centrale et ne s’accompagne pas d’une augmentation des dépôts des banques. Elle diffère aussi de la politique monétaire menée en temps normal dans la mesure où l’offre de réserves ne vise pas à faire prévaloir un taux d’intérêt précis sur le marché interbancaire et n’est donc pas contrainte par les « facteurs autonomes » : son objectif est de fournir un accès au refinancement (funding liquidity) à certaines catégories d’agents (Borio et Disyatat, 2009). Cet objectif fait des banques centrales des banques de refinancement, voire de préfinancement lorsque la fourniture de liquidité