Les restrictions des libertés publiques
Note de Synthèse
Dix ans après les attentats du 11 septembre, force est de constater que le visage législatif du monde a changé. Le 11 septembre et sa vision d'horreur sur-médiatisée ont fortement contribué à légitimer d'office un comportement inquiétant des gouvernements et des institutions envers les libertés publiques. Le caractère vaporeux de la menace a conduit à un virage sécuritaire criminalisant toute contestation pour mieux dépister le crime. Outre que ces mesures sécuritaires n'ont pas forcément l'effet escompté sur le terrorisme visé par celles-ci (I), elles encouragent une dérive autoritaire discrète (II).
Sacrifier les libertés pour la sécurité : une solution sans véritable rendement
Ces mesures sécuritaires ne sortent pas de nul part : elles ont en général pour justification une peur réelle de nouveaux scénarios catastrophes, et elles sont créées dans un but : faire baisser significativement l'insécurité. Mais cela fonctionne t-il réellement ?
L'escalade de la violence Si ces restrictions de libertés ont en général de nobles intentions, elles sont parfois également motivées par des motifs moins avouables. Ainsi, pour légitimer leur existence, différentes agences de professionnels de l'antiterrorisme se sont livrées à des compétitions, chacun cherchant des solutions plus efficaces et plus radicales, aboutissant à une forme de prévention bâtie sur le concept d' « agir avant que l'autre n'agisse » qui, comme toute logique de guerre, provoque inévitablement un engrenage. Plus la politique antiterroriste montre sa puissance en restreignant les libertés dans le but d'entraver des terroristes, plus ceux-ci cherchent à en démontrer les faiblesses en les contournant.
La fin justifie t-elle les moyens ? La logique du « scénario du pire » pose une autre question : jusqu'où est-on capable d'aller dans la restriction des libertés ? Si l'on considère que la fin justifie les