Les soins psychiatriques en milieu pénitentiaire : la question de l'éthique
I – Histoire de la psychiatrie en milieu carcéral
II – L'Histoire, support à la réflexion éthique
III - La question éthique et les fondements de l'exercice en milieu carcéral
L'état psychique Le secret médical Les manifestations extérieures de l'enfermement La maladie comme identité
IV – Débat actuel sur la dangerosité psychiatrique en milieu pénitentiaire
« Exercer la psychiatrie en détention, c'est prendre en compte la coexistence de deux logiques, celle du soin, et celle de l'enfermement. » (Lhuilier, 1998)
Les soins psychiatriques en milieu pénitentiaire représentent une source fréquente de débats, voire de controverses au sein de la profession. Parmi les termes du débat, au moins un fait l'unanimité : l'augmentation des malades mentaux incarcérés. Chacun y va de son explication : diminution du nombre de lits d'hospitalisation, évolution de la psychiatrie vers plus d'ouverture, tendance des experts à « responsabiliser », aggravation des peines en cas d'altération du discernement, sévérité accrue des sentences judiciaires dans un contexte d'obsession sécuritaire, crise de la société, etc...
L'ensemble se situe dans un contexte de surpopulation pénale. Notre société éprouve de notables difficultés à trouver des solutions alternatives aux peines d'emprisonnement, chacun s'accordant pour constater l'essoufflement des mesures de travail d'intérêt général. Des tendances peuvent être à l'origine de grandes tensions et créer un cocktail explosif, symptomatique d'un problème de société dont le traitement n'est guère aisé.
Ce constat n'est d'ailleurs pas très étonnant. D'une part des délinquants responsables d'actes d'une telle gravité qu'ils sont qualifiés de « monstrueux » par l'opinion publique et les médias, et d'autre part des malades mentaux, qui bien que les représentations collectives ont