Tunisie : sondage ou « sondomanie », ou se situe le seuil aujourd’hui?

La Tunisie, « Post- révolutionnaire », organisera dans un délai pas encore confirmé, ses secondes élections législatives sous le mondât d’un autre gouvernement transitoire, celui de Mahdi Jomaa, celui des technocrates.
Entre les pamphlets et les idéologies controverses, la campagne s’annonce donc torride entre les islamistes, les gauchistes et les partisans de l’ancien régime. Pénible dans ces circonstances d’assiéger les véritables acteurs de la nouvelle donne politique, mais les derniers sondages d’opinion, publiés le mois précédent, par des cabinets de sondages- qu’il s’agisse d’Emrhod, de Sigma Conseil ou encore de 3C Etudes, pour ne citer que ces derniers - n’en cessent de se pulluler.
Avant les élections, la publication des sondages était considérée comme un instrument de conditionnement de l’opinion par la majorité au pouvoir, mais avec la présence des dites « les énarques », a ce moment donné, « à quoi sert un sondage électoral ? Moins à prévoir l’avenir qu’à influencer l’opinion publique1 ».
En fait, les sondages et les sondeurs ne cessent de se multiplier et surtout après la chute du régime de Ben Ali, à vrai dire tout un ensemble de données qui sondent l’actualité politique dans le pays : les tunisiens sont satisfaits ou non d’un tel politicien ou tel autre ? Ils ont l’intention de voter pour un tel parti ou tel autre ? Mais que représentent ces données, faut t-il les croire sur parole ou les critiquer, voire même les vilipender et qu’elle est leur impact sur la démocratie. Des interrogations qui nécessitent des réponses, tâche à laquelle est consacrée la présente note.

Que représentent ces données ? Faut-il les croire ou les vilipender ?

Ces données « d’opinion publique » ne représentent pas toute les opinions d’une nation, c'est-à-dire une opinion commune partagées par tout les tunisiens, ils ne représentent que l’opinion d’un public dispersé, chassé, voire