Les zones cibles
La théorie des zones cibles (target zones) est à mi-chemin entre les régimes de changes fixes et de flottement libre. Elle vise à concilier ces deux formes de régimes en envisageant de contrôler les fluctuations du taux de change dans une bande plus ou moins large de variation.
La formule la plus connue est celle énoncée en 1983 par John Williamson, qui fut ensuite relayé par Paul Krugman en 1988. Sa théorie vise à définir le taux de change d’équilibre fondamental (TCEF) pour chaque monnaie (US dollar, euro et yen). Ce taux étant défini comme le taux de change réel susceptible de maintenir à moyen terme l’activité économique au niveau le plus élevé possible.
Suite à la définition de ce taux, Williamson détermine une zone-cible, marge de fluctuation, qui correspond à la marge d’erreur dans le calcul du TCEF. Cette bande large de fluctuation, de plus ou moins 10% par rapport au taux d’équilibre précédemment calculé, est moins contraignante qu’un ancrage fixe du taux de change.
Cependant, cette théorie des zones cibles reste une approche de nature partielle et la coordination des taux de change au sein du G7 n’a jamais réussi à y correspondre. En effet, le G7 n’a cherché qu’à stabiliser les taux de changes nominaux et non réels, et les taux d’équilibre ne furent pas évalués. On peut donc dire que les autorités du G7 n’ont jamais eu l’intention de défendre les bandes de fluctuation des zones cibles.
L’un des meilleurs exemples de zone-cible reste le fonctionnement du SME, dans les années 1970. Ce Serpent monétaire Européen fut un dispositif économique fondé sur le respect de bandes de fluctuation explicites de taux de change entre les pays membre de la Communauté Economique Européenne.
Cette coordination fut inefficace et entraîna en partie, suite aux accords de Plaza en 1985 et à ceux du Louvre en 1987, une baisse du dollar et une anticipation de hausse des taux d’intérêt. Suite à cela, la coopération internationale en matière de