Les femmes et les sciences
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|ELIANE GUBIN |
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Première partie: Femmes ET sciences
Créer. Hier et aujourd’hui
Les femmes et les sciences
Les femmes ont tenté de renouveler les connaissances, chacune dans leur domaine, en y introduisant un point de vue qui englobe la différence des sexes. Exemple avec Marie Curie qui n’a jamais inscrit ses recherches dans une perspective féministe ni milité dans le mouvement des femmes. Sa créativité, comme sa reconnaissance scientifique, sont indéniables. Mais sa reconnaissance n’a jamais impliqué de remise en cause de la discipline ni de l’institution scientifique. Marie Curie occupa chaque fois une position d’exception qui, par essence même, la plaçait hors de portée des autres femmes. Et pourtant, même sous cette forme neutralisée, sa trajectoire est marquée par son sexe et sa réussite s’est construite sur un ensemble de renoncements personnels et intellectuels. Pourtant, dans le couple Pierre et Marie, l’imaginaire collectif rétablit la nécessaire hiérarchie entre les sexes, Pierre est considéré comme le guide et le garant intellectuel, Marie comme la collaboratrice.
Dans le passé, proche ou lointain, la créativité scientifique des femmes est donc reconnue à titre exceptionnel, et pour des raisons précises. Il a fallu leur entrée massive dans le domaine de la recherche, et plus encore les questions posées par les féministes, pour assister à une réelle remise en cause.
Variations nationales
La question de la place des femmes dans la recherche scientifique est largement débattue à l’étranger mais elle est encore embryonnaire en