Les œuvres de fiction sont-elles le meilleur moyen, pour un auteur, de convaincre son lecteur ?
Les œuvres de fiction sont-elles le meilleur moyen, pour un auteur, de convaincre son lecteur ? La fiction : pierre angulaire de la réflexion du peintre, du sculpteur, du cinéaste, de l’écrivain, bien évidemment, et de l’artiste plus généralement. Objet perpétuel d’une fascination, certes relative selon la nature du sujet auquel elle est soumise, mais toujours plus présente au fil du temps. Objet d’une véritable remise en cause des idées de l’homme. Et si la fiction tient, comme son nom l’indique, de l’irréel, aussi concrètes soient les idées qui l’ont inspirée, elle amène toujours à l’examen critique du monde, d’un point de vue politique, culturel, ou encore social. C’est probablement pour cela qu’elle a été si régulièrement mise à contribution, notamment par des philosophes de l’envergure de Kant, Swift ou autres Voltaire et Montesquieu. Mais alors, si l’objectif de la fiction est de faire réfléchir l’être humain, de lui exposer une idée, doit-elle systématiquement être considérée comme le meilleur moyen, pour un auteur, de convaincre son lecteur ? Tout d’abord, nous expliquerons en quoi la fiction peut être considérée comme un moyen indispensable de convaincre le lecteur, puis nous montrerons en quoi ce raisonnement présente des limites, et dans quelle mesure le meilleur moyen de convaincre le lecteur est l’utilisation de faits réels. Enfin, nous montrerons que la forme dont est présentée une idée reste superficielle, tant que cette idée se prête à autant d’interprétations que l’auteur le concevait. *
* * Dans un premier temps, nous pouvons clairement admettre que le fait d’utiliser la fiction est le meilleur moyen de convaincre le lecteur. Tout d’abord, la fiction est un moyen de transporter le lecteur, de mettre son imagination à contribution, et le captiver d’une façon différente de celle à laquelle il est accoutumé. On peut ainsi s’appuyer sur Jonathan Swift qui, dans