Lettres Persanes, Lettre XII
Quelle est la vision du bonheur proposée par Montesquieu, et comment l'exprime-t-il pour plus d'efficacité ?
Montesquieu est un écrivain du XVIII siècle qui voyage beaucoup. Il a ainsi un esprit plus ouvert que la majorité des français, et arrive à se fonder sa propre vision du bonheur, en se détachant de la religion, qui impose des principes trop strictes pour atteindre le bonheur après la mort.
Dans cette lettre, à travers la voix d'Usbek, Montesquieu veut montrer sa propre vision du bonheur. Il explique que pour vivre heureux, on doit vivre en utopie, dans un lieu isolé du reste du monde, mais vivre en union avec le monde alentour et nos voisins. La religion peut également apporter du bonheur, et adoucir nos vies, sous certaines conditions.
Pour vivre heureux, on doit d'abord vivre en utopie, c’est-à-dire dans un lieu isolé. En effet, les deux seules familles de Troglodytes à être heureuse vivent "dans l'endroit du pays le plus écarté, séparés de leurs compatriotes indignes de leur présence". Elles se sont écartées du peuple des Troglodytes trop égoïste et injuste, afin de créer leur monde, où elles pourront instaurer des principes plus justes.
Cet isolement par rapport au monde permet aux bons troglodytes de se créer un oasis de paix préservé de la corruption du monde extérieur. Ils peuvent s'enfermer dans leur routine, dans leur travail, et ainsi créer une société nouvelle vertueuse, dans laquelle ils ont une "vie heureuse et tranquille". Cette impression de routine est renforcée par l'utilisation de l'imparfait avec une valeur d'imparfait d'habitude : "on faisait ensuite", "parlait la nature", "c'était dans ses assemblées", "on apprenait", "les tendres mères se plaisaient". Les expressions "sans cesse", "toujours", "toujours la même" contribuent également à donner une valeur généralisante à ces actions. C'est de vivre dans ce monde à part qui leur permet d'être heureux.
Le bonheur se trouve donc à l'écart du monde, mais les