Levis-strauss
Partant de ce principe, l'évocation de thèmes tels que la science, la culture, les totems et castes, ou encore les « Catégories, Eléments, Espèces et Nombres », appuyés par de nombreuses références ethnologiques issues de l'étude de peuples primitifs variés, sont autant de moyens d'illustrer le fonctionnement de la pensée chez l'homme primitif. Mais sous ce travail ethnologique minutieux, se dissimule en réalité une tentative de démonstration que peu de chose démarque la pensée du « sauvage » de celle du « civilisé ». Qu'il est erroné d'affirmer que la différence entre la pensée primitive et la pensée moderne résiderait dans la capacité de cette dernière à appréhender la complexité ou des phénomènes complexes.
Les deux premiers chapitres intitulés « La Science du Concret » et « La Logique des Classifications Totémiques » cherchent à convaincre le lecteur de cette universalité de la pensée, et surtout de l'uniformité des capacités intellectuelles et conceptuelles des hommes quel que soit leur degré de civilisation. Le livre tente aussi de démontrer la relativité d'une supposée supériorité de la science des civilisés sur celle des archaïques.
Ainsi, en nous expliquant dans le premier chapitre qu'il existe une véritable science du primitif, mais dont la construction est empirique (contrairement à la science moderne, expérimentale mais aussi largement spéculative et théorique), l'auteur nous démontre que la science n'est pas