Liberté
Car en effet, notre liberté de penser ne prend vraiment sens et forme que pour autant qu'on peut l'exprimer. Or dire tout et n'importe quoi, de manière indifférente, est-ce que cela prouve, de manière effective, que je suis libre de penser ? Problématique On s'interroge ici clairement sur la définition de la liberté de penser. Il s'agit de savoir si cette dernière réside, comme on le pense communément, dans une capacité à penser tout et n'importe quoi de manière indifférente. Peut-on, en droit, définir cette liberté si fondamentale et si chère à l'individu, comme le pouvoir penser tout ce qu'on veut, indifféremment ? N'est-ce pas bien au contraire une négation de cette liberté de penser que d'en faire une simple capacité du « tout et n'importe quoi » ? N'est-ce pas dans la réflexion de la pensée sur elle-même que s'exprime le plus essentiellement notre liberté de penser ? Plan 1) La liberté de penser : un for intérieur imprenable · Quelles que soient les pressions exercées sur l'individu et les souffrances qu'on lui inflige, il reste maître de penser librement ce qu'il veut. Ainsi, un homme peut se plier extérieurement à la contrainte politique de son pays sous une dictature, et, en son for intérieur (cette expression désigne la conscience de chacun, l'espace inaccessible à autrui, où chacun est face à