Limite de la forme litteraire
La forme littéraire peut n´être qu´un cadre vide : Il convient de ne pas perdre de vue que c´est avant tout son contenu qui rend une argumentation efficace. La force des idées de l´auteur, leur justesse, leur pertinence dans le contexte social, historique, humain, la qualité de la réflexion de l´auteur, sa prise de recul face à ses convictions, son aptitude à la nuance sont primordiales. Si l´auteur privilégie la forme au détriment du contenu, aussi brillant soit-il, le texte ne sera qu´un ballon de baudruche. Les exemples que nous avons conservés aujourd´hui sont pour la plupart des réussites. N´oublions pas que la littérature tend à oublier peu à peu les mauvaises oeuvres.
Le lecteur peut passer à côté de la dimension argumentative. Dans le cas de la fiction (roman, apologue, théâtre), le lecteur envoûté par l’intrigue peut ne pas voir le message que l’auteur cherche à faire passer. Comme le disait La Fontaine lui-même défendant le peuple athénien frivole "Si peau d’âne m’était conté, j’y prendrai un plaisir extrême." Le lecteur entraîné par l’aspect séduisant du récit ne distingue que la face plaisante, ne lit qu´au premier degré. La leçon passe au second plan. L’émotion qui se dégage du récit l’emporte sur la réflexion. C’est "l’œuvre d’art" qui prime. De plus, dans le récit comme dans les dialogues, les idées sont incarnées à travers des personnages. Ainsi, dans les Fables, la représentation d’une idée abstraite de façon allégorique n’est pas toujours facile à saisir. Rousseau ainsi demeure très critique à l’égard des fables. En effet selon lui, les enfants sont incapables de comprendre la moralité par le détour trompeur qu’elles utilisent. "Il faut dire la vérité nue aux enfants".
La littérature a