Littérature et philosophie dans jacques le fataliste de diderot
I) Philosophie du roman 1) Structure du roman 2) Un « anti-roman » 3) Un roman polyphonique
II) Duos et duels : la double relation maître/valet 1) Les duos et les duels 2) Une réflexion sur la relation maître/esclave
III) Fatalisme et liberté
La lecture de Jacques le fataliste peut paraître difficile tant sa structure est complexe. On peut tout de même dégager une structure chronologique : le voyage dure huit jours. Mais l’auteur opère un brouillage des pistes en insérant différents récits dans la narration : des récits cadres (le voyage de Jacques et de son maître et le récit des amours de Jacques), des récits annexes (les amours de Madame de la Pommeraye par exemple), et les commentaires du narrateur.
Tous ces récits annexes éloignent le lecteur du récit initial, et il devient difficile de suivre la chronologie. D’autant plus que l’on remarque une absence de repères spatio-temporels précis, ainsi qu’une absence d’intrigue précise, qui déconcerte le lecteur. Le seul fil directeur est le récit des amours de Jacques, récit sans cesse interrompu…
On constate donc un refus des conventions romanesques : - refus des repères spatio-temporels - refus de la linéarité - refus de l’intrigue romanesque traditionnelle - refus de l’invraisemblable - refus du héros
Dès l’incipit, l’auteur refuse de répondre aux questions du « narrataire » (R. Barthes). C’est un refus du pacte de lecture traditionnel. Le narrateur affirme qu’il n’aime pas les romans, que Jacques le fataliste n’est qu’une « rhapsodie de faits », et brise sans cesse l’illusion romanesque, associant alors le roman au mensonge. Jacques le fataliste est donc un anti-roman, mais aussi un roman sur l’esthétique du roman. L’auteur déconstruit le genre romanesque, par les digressions