Littérature
Bless? et r?form? au cours de la Premi?re Guerre mondiale, le narrateur et personnage principal,
Ferdinand Bardamu, conna?t des ann?es d'errance en Afrique puis aux ?tats-Unis avant de devenir m?decin aupr?s des pauvres de la banlieue parisienne. Durant ces tribulations, il a souvent crois? le parcours de son ami Robinson, qui figure en quelque sorte son double maudit et qui finit par ?tre tu?. L'extrait suivant se situe peu avant la fin du roman.
J'avais beau essayer de me perdre pour ne plus me retrouver devant ma vie,je la retrouvais partout simplement. Je revenais sur moi-m?me. Mon trimbalage ? moi, il ?tait bien fini.A d'autres !...Le monde ?tait referm? ! A bout qu'on ?tait arriv?s nous autres !...Comme ? la f?te !...Avoir du chagrin c'est pas tout, faudrait pouvoir recommencer la musique, aller en chercher davantage du chagrin... Mais ? d'autres!.. C'est la jeunesse qu'on redemande comme ?a sans avoir l'air... Pas g?n?s !...D'abord pour endurer davantage j'?tais plus pr?t non plus !...Et cependant, j'avais m?me pas ?t? aussi loin que Robinson moi dans la vie !...
J'avais pas r?ussi en d?finitive.J'en avais pas acquis moi une seule id?e bien solide comme celle qu'il avait eue pour se faire d?rouiller. Plus grosse encore une id?e que ma grosse t?te, plus grosse que toute la peur qui ?tait dedans, une belle id?e, magnifique et bien commode pour mourir... Combien il m'en faudrait ? moi des vies pour que je m'en fasse ainsi une id?e plus forte que tout au monde? C'?tait impossible ? dire!
C'?tait rat?! Les miennes d'id?es elles vadrouillaient plut?t dans ma t?te avec plein d'espace entre, c'?taient comme des petites bougies pas fi?res et clignoteuses ? trembler toute la vie au milieu d'un abominable univers bien horrible... ?a allait peut-?tre un peu mieux qu'il y a vingt ans, on pouvait pas dire que j'avais pas fait des d?buts de progr?s mais enfin c'?tait pas ? envisager que je parviennejamais moi, comme Robinson, ? me remplir la