Lutte pauvreté
Sujet : « La lutte contre la pauvreté n'a pas besoin de charité », Esther Duflo
Les conférences du Comité d'Histoire de la Ville de Paris, « de la charité aux assurances sociales », organisées entre le 7 octobre 2011 et le 6 janvier 2012, ont recensé les différentes actions mises en oeuvre pour lutter contre la pauvreté, depuis l'Ancien Régime jusqu'à aujourd'hui. Les premiers signes de lutte contre la pauvreté ont indéniablement été des gestes de charité caritas, en latin, signifie amour. La charité, vertu consistant à faire le bien de son prochain, prend origine dans la tradition chrétienne, désignant l'amour de Dieu tel qu'il s'est manifesté en Christ. Dans les premiers siècles du premier millénaire, la charité, élan du coeur, consistait en une forte proximité entre les communautés chrétiennes et les populations pauvres: la quête, collecte des vivres et des biens intégrée à la célébration eucharistiques, est redistribuée par les diacres aux veuves, aux malades et aux nécessiteux. Pourtant, aujourd'hui, l'utilité sociale de la charité dans la lutte contre la pauvreté qui revêt aujourd'hui des caractéristiques particulièrement nouvelles, est remise en cause au profit de la notion de solidarité, qui trouve son application dans le système d'assurance sociale. La mesure de la pauvreté appelle l'utilisation de différents indicateurs : les indicateurs monétaires mesurent la proportion de personnes dont le revenu est inférieur à un certain seuil – ainsi, en France le taux de pauvreté monétaire est la proportion de ménages ayant un revenu par unité de consommation inférieur à ce seuil- et les indicateurs de condition de vie tiennent compte de la difficulté d'accès à des biens. La pauvreté « contemporaine » , qui dépasse le cadre de la pauvreté monétaire, et prend en compte les conditions de vie - l'accès au logement- n'a pas toujours existé. Ainsi, s'il est possible de croire en une « marche de l'histoire » partant d'un rôle social de