Madame bovary
Le roman est pour Flaubert une occasion de témoigner de l'absence de pouvoir et de liberté des femmes dans son époque. Emma elle-même souhaite que son enfant soit un garçon car, dit-elle, les femmes sont toujours entravées. Le récit expose constamment le fait que le pouvoir de changer sa vie qu'Emma ne cesse de poursuivre n'est détenu que par les personnages masculins avec qui elle se lie. La médiocrité de Charles et son incapacité à progresser a des conséquences directes sur la vie de son épouse, l'empêchant d'accéder à un meilleur statut social. Celle-ci est donc coincée dans une ville de province, sans argent et sans aucun moyen de s'affranchir de son milieu. Rodolphe, qui pourrait l'en sortir avec sa relative fortune, l'abandonne. Léon, similaire à Emma dans ses aspirations, a le pouvoir de se libérer du carcan d'Yonville en partant pour Paris, grâce à sa condition d'homme. Emma est condamnée à rester chez elle, prisonnière de son mariage et de son enfant.
La seule forme de pouvoir que peut exercer Emma, c'est celui qu'elle a sur son corps. Ses charmes sont la seule ressource qu'elle peut librement utiliser et elle exerce cette liberté en choisissant de prendre des amants. La nature même de cette ressource, son corps, ajoute à son désespoir car elle ne peut en faire usage que dans la honte et le secret. Faisant face à des problèmes d'argent, elle se voit proposer de se prostituer en échange de l'effacement de ses dettes. Elle essaye de reconquérir Rodolphe dans l'espoir qu'il la sorte de sa délicate situation financière. Même son suicide, ce dernier acte dans lequel elle exerce la plus grande liberté, est rendu possible par ses charmes : elle se sert de l'attraction qu'elle a sur Justin pour que celui-ci lui laisse accès à