Manuel d’epictète
Extrait du Manuel d’Epictète (Volume I, Chapître1, paragraphes 1, 2, 3) : « 1. Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d’autres non. De nous, dépendent la pensée, l’impulsion, le désir, l’aversion, bref, tout ce en quoi c’est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l’argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n’est pas nous qui agissons. 2. Ce qui dépend de nous est libre naturellement, ne connaît ni obstacles ni entraves ; ce qui n’en dépend pas est faible, esclave, exposé aux obstacles et nous est étranger. 3. Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t’est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté ; tu en voudras aux hommes comme aux dieux ; mais si tu ne juges tien que ce qui l’est vraiment — et tout le reste étranger —, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route ; tu ne t’en prendras à personne, n’accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n’auras pas d’ennemi puisqu’on ne t’obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais. » Dans cet extrait du Manuel Epictète met en avant certaines caractéristiques du bonheur. Selon lui, pour se sentir heureux, un sujet ne doit pas être « entravé » dans ses actions par un autre sujet. Comment un autre sujet peut-il nous empêcher d’accéder au bonheur ? C’est à cette question qu’Epictète tente de donner une réponse. On remarque ainsi que cet extrait de texte est composé de trois principaux arguments. L’auteur établit dans un premier lieu une définition de deux choses indépendantes : celles qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous. Ainsi, les choses qui dépendent de nous sont « esclaves » de nous et ce qui ne dépend pas de nous ne dépend pas de notre propre volonté. Enfin, il nous est démontré que les choses qui ne dépendent pas de nous créent des sentiments désagréables, au