Marchandisation du vivant et propriété intellectuelle
Ces deux expressions paraissent a priori ne rien avoir en commun et doivent donc, pour saisir les enjeux qui s'y rapportent, être étudiées dans un contexte bien particulier: celui de « la révolution biotechnologique». Elle démarre dès la fin de la 2ème GM mais prend véritablement son essor à la fin du siècle dernier. Cette révolution s'appuie donc sur les sciences biologiques mais orientées sur l'étude du vivant au plus profond de son organisme et à une échelle jusque là jamais atteinte puisque les nouveaux chercheurs de cette discipline s'intéressent à l'intérieur même de nos cellules, à ce qui constitue notre patrimoine génétique: l'ADN et les gènes qui le composent. L'intérêt pour cette nouvelle branche d'étude scientifique s'explique principalement par les possibilités d'application directe qu'elle permet d'envisager en touchant au cœur de la structure d'un être vivant via donc les biotechnologies. L'étendue de ces domaines d'applications étant si vaste qu'il est pour cette raison permis de parler d'une véritable révolution biotechnologique, d'autant plus qu'elle a pour vocation de bouleverser totalement la conception et la place du vivant au sein de notre planète. L'ampleur des perspectives qu'offre la possibilité de créer du vivant «à la carte» en sélectionnant ses attributs génétiques dépassent en effet tous les changements qu'ont pu induire les autres révolutions traversées par nos sociétés. Pourtant, les risques sont à la hauteur des enjeux, et déjà certains processus engagés sous l'impulsion des biotechnologies sont critiqués et prêtent manifestement à controverse. La caractéristique principale de cette révolution est qu'elle est exclusivement de facture capitaliste. Cette constatation, à première vue très banale, est fondamentale car c'est la première fois que la science se trouve si intimement mêlée à l'économie. Ce phénomène s'explique justement par l'exceptionnel panel d'applications directes et