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CEMT
ORGANISATION DE COOPÉRATION ET
DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES
CONFÉRENCE EUROPÉENNE DES
MINISTRES DES TRANSPORTS
INTERNALISER LES COUTS SOCIAUX DES TRANSPORTS
Chapitre 8
Synthèse et conclusions par Alain Bonnafous
Synthèse et conclusions
Alain Bonnafous
Professeur et Directeur, Laboratoire d'économie des transports, Lyon, France
Un problème qui doit s'inscrire dans une cohérence stratégique
Les autres contributions à ce volume ont toutes confirmé que les coûts externes du transport relevaient, tout à la fois, d'enjeux écologiques, économiques et sociaux. Il convient de rappeler tout d'abord que ces enjeux concernent les trois instruments classiques de la politique de transport : les investissements d'infrastructures, la réglementation et son contrôle et, enfin, le financement et la tarification du système.
Un système de transport est avant tout matérialisé et inscrit dans l'espace par ses infrastructures.
Que celles-ci soient publiques ou concédées à un opérateur qui peut être privé, la décision de les réaliser (ou de les faire réaliser) incombe à la puissance publique. Il s'agit, tout à la fois, d'un arbitrage important dans l'allocation des ressources, d'un aspect essentiel de la morphogénèse des réseaux transportateurs et aussi d'un acte déterminant pour la compétition entre les itinéraires ou entre les modes.
Le calcul économique apporte une solution théorique au problème de l'investissement optimal, sur la base d'analyses coût-avantage. Universellement appliquée, cette méthode d'évaluation des investissements pose des problèmes qui ne sont pas tous purgés. La rentabilité socio-économique des projets prenant en compte des éléments non marchands, comme les gains de temps ou de sécurité, il lui est parfois reproché de
"cacher" leur rentabilité strictement financière. Cela peut être contradictoire avec des objectifs politiques précis, comme l'obligation qui est faite par la puissance publique à certains