Maupassant et zola
Le romancier qui transforme la vérité pour en tirer une aventure exceptionnelle, doit préparer les événements et les ranger pour plaire au lecteur. Il tient compte de la vraisemblance.
Le romancier qui prétend donner une image exacte de la vie doit éviter tout enchaînement qui paraîtrait exceptionnel. Son but est de forcer aux lecteurs à penser, comprendre le sens profond et caché des événements. Si les romanciers d’hier choisissaient et racontaient les crises de la vie, les romanciers d’aujourd’hui écrivent l’histoire du cœur, de l’âme et de l’intelligence à l’état normal. Ils ne décrivent rien que la vérité et toute la vérité.
Leur intention étant de dégager la philosophie et certains faits ils devront souvent corriger les événements au profit de la vraisemblance et au détriment de la vérité car le vrai ne peut quelques fois pas vraisemblable.
Faire vrai consiste à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession.
Les réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des illusionnistes chacun à sa propre réalité, chacun se fait une illusion du monde.
Il existe deux théories qui s’opposent l’une à l’autre. Le roman d’analyse et le roman objectif, les partisans de l’analyse demandent que l’écrivain s’attache à indiquer les moindres évolutions d’un esprit et tous les mobiles qui déterminent nos actions en n’accordant au fait lui-même qu’une importance secondaire, d’après eux, il faudrait écrire des œuvres précises et rêvés où l’imagination se confond avec l’observation.
Les partisans de l’objectivité prétendent nous donner la représentation exacte de ce qui a lieu dans la vie, évitent toute explication compliqué, toute dissertation sur le motif et se bornent à faire passer sous nos yeux les personnages et les événements.
Les écrivains cherchent l’action ou le geste que cet état d’âme doit faire accomplir fatalement à cet homme dans une