Méthémoglobine
La méthémoglobine est de l’hémoglobine dans laquelle le fer oxydé passe de l’état ferreux (Fe++) à l’état ferrique (Fe+++), ce qui le rend inapte au transport de l’oxygène. Au cours du métabolisme normal, il existe dans le sang une faible quantité de méthémoglobine
(0,5 à 1 %) qui est réduite au fur et à mesure de sa formation. Deux principaux systèmes enzymatiques érythrocytaires interviennent dans la réduction de la méthémoglobine physiologiquement produite :
• une méthémoglobine-réductase I ou diaphorase,
NADH-dépendante, qui constitue le principal mécanisme de limitation du taux sanguin de méthémoglobine ;
• une méthémoglobine-réductase II,
NADPHdépendante, qui ne joue pas de rôle physiologique mais devient fonctionnelle en présence de composés oxydables tels que le bleu de méthylène, antidote utilisé dans le traitement des méthémoglobinémies acquises. La méthémoglobine peut également être réduite par l’acide ascorbique et le glutathion réduit.
Le dosage de la méthémoglobine doit être effectué rapidement après le prélèvement (le taux de méthémoglobine diminuant de 10 à 20 % toutes les 8 heures).
La technique spectrophotométrique, à l’aide d’un cooxymètre avec mesure simultanée des absorbances à
6 longueurs d’ondes différentes, permet le calcul de la concentration de méthémoglobine après correction des interférences spectrales.
Les valeurs usuelles sont inférieures à 1 % (de l’hémoglobine totale), des taux légèrement supérieurs pouvant être observés chez les fumeurs. Au-delà, les symptômes observés sont d’intensité proportionnelle au taux de méthémoglobine dans le sang :
• la cyanose s’observe à partir de 10 % de méthémoglobine et les signes fonctionnels d’anoxie à partir de
30 % ;
• entre 30 et 50 % de méthémoglobinémie apparaissent léthargie, tachycardie et dyspnée ;
• pour un taux de méthémoglobine supérieur à 50 % de l’hémoglobine totale, on observe une atteinte du système nerveux central et des lésions