|OBJET D'ETUDE I - séquence II « Il pleut » Calligrammes - introductions L.A. |

APOLLINAIRE est à la rencontre des influences du XIX°, héritant ainsi du Romantisme et du Symbolisme poétique, et de nouveaux courants qui se dessinent au début du XX° siècle. Dans les poèmes écrits entre 1896 et 1913 qui constituent le recueil Alcools le poète ne respecte aucun ordre chronologique. Il veut créer une fluidité, amenant une mélodie et une musicalité qui nous envoûtent, allant parfois jusqu'à un sentiment de vertige et de vitesse qui nous plonge dans une ivresse indicible, comme à la lecture de ces célèbres vers: « Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie »
Ce sont des poèmes à entendre, en effet on ne s'attarde pas sur la mise en forme poètique, elle présente un aspect secondaire. Inversement les poèmes de Calligrammes, composé entre 1913 et 1916, sont des poèmes à voir : APOLLINAIRE renouvelle la forme poétique et invente des « poèmes-tableaux », dont la disposition typographique illustre le sens. « Il pleut » est un parfait exemple, la pluie est évoquée uniquement par la disposition des vers, mais en aucun cas n'est décrite dans les sensations qu'elle apporte. Nous pouvons nous interroger sur l'intérêt d'une forme si particulière. Dans un premier temps nous verrons comment la pluie est liée aux sentiments de l'auteur et dans un second temps nous étudierons les éléments qui sont en rupture avec la poésie traditionnelle.

A son époque, Guillaume APOLLINAIRE était perçu comme un artiste complet. Il est le précurseur du Surréalisme – dont il forge le nom – ; d'autres domaines l'avaient déjà intéressé auparavant, comme la critique littéraire ou le théâtre. Il s'est également entouré de peintres d'avant-garde, PICASSO, par exemple, à propos de qui il crée le terme « cubiste ». Les Calligrammes sont le dernier recueil publié avant sa mort en 1918. C'est