Mise en abyme

2959 mots 12 pages
La mise en abyme — également orthographiée mise en abysme ou plus rarement mise en abîme1 — est un procédé consistant à représenter une œuvre dans une œuvre similaire, par exemple en incrustant dans une image cette image elle-même. On retrouve dans ce principe l'« autosimilarité » et le principe des fractales ou de la récursivité en mathématiques.

L'expression utilisée dans le sens sémiologique remonte à André Gide, lequel note dans son Journal en 1893 :

« J'aime assez qu'en une œuvre d'art on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme. »

Or, en héraldique, « en abyme » (ou « en abysme ») ne s'utilise que pour qualifier une petite pièce ou un petit meuble lorsqu'il est en position centrale de l'écu et qu'il ne touche ni ne charge aucun autre ; à l'opposé d'une pièce ou d'un meuble « sur le tout », il est réputé être au fond (« abîmée ») et est nommé en dernier. Il n'y a toutefois pas d'exemple en héraldique classique que cet élément reprenne le motif de l'écu, et il semble donc que l'origine de l'expression ne soit pas à rechercher dans l'héraldique.

Il semble plus probable que Gide fasse référence au genre poétique du « blason », en vogue au XVIe siècle, dans lequel l'auteur fait une description détaillée d'une personne ou d'un objet. Cependant il applique ce principe dans son roman Les Faux-Monnayeurs construit sur une mise en abyme puisque l'oncle Édouard, écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, dans lequel il cherche à s'éloigner de la réalité, et qui a pour personnage principal un romancier.

Bien qu'attestée par l'Académie française dans la dernière édition de son « Dictionnaire »1, l'orthographe « abyme » — dernier vestige de l'ancienne graphie — a été discutée par certains grammairiens :

« Les théoriciens de la littérature […] ont ressuscité la vieille

en relation

  • Pedro calderón de la barca
    510 mots | 3 pages
  • J'ai saigné
    419 mots | 2 pages
  • La mise en abyme, les acteurs de bonne foi
    321 mots | 2 pages
  • Le crapaud
    997 mots | 4 pages
  • Commentaire arthur rimbaud
    1134 mots | 5 pages
  • moi moche et mechant
    702 mots | 3 pages
  • Lodyssée
    1609 mots | 7 pages
  • Anthologie
    3195 mots | 13 pages
  • Francais
    1367 mots | 6 pages
  • Anthologie poétique
    1027 mots | 5 pages
  • question sur corpus
    374 mots | 2 pages
  • baudelaire
    615 mots | 3 pages
  • moi moche et mechant
    570 mots | 3 pages
  • Aacc
    1173 mots | 5 pages
  • La pollution
    291 mots | 2 pages