Moderato cantabile
Le fragment analys� provient du roman ��Moderato Cantabile�� �crit par Marguerite Duras en 1958. Cet ?uvre s'inscrit partiellement dans le mouvement du Nouveau Roman par le fait que l'intrigue y est r�duite et qu'on n'y trouve pas des portraits psychologiques a la mani�re du roman traditionnel - les traits du caract�re des personnages ne sont pas d�finis, il n'y a pas, non plus, d'analyses psychologiques o� d'interventions du narrateur qui reste distant. On regarde ce qui se passe plut�t de point de vue ext�rieur (focalisation externe), on suit les actes et les gestes des personnages et on ne re�oit pas des renseignements explicites sur leur int�rieur. De plus, ce roman repose sur des r�p�titions caract�ristiques pour les nouveaux romanciers�: il s'agit surtout des dialogues entre Anne Desbaresdes et Chauvin qui sont pareils dans chaque chapitre, par lesquels se r�produit, comme dans un miroir, le destin des amants du d�but du roman. Cet ?uvre est loin du courant du r�alisme et fr�le l'existentialisme dans la mesure o� il s'agit de la question d'existence d'Anne.
L'extrait dont il est question c'est le d�but du septi�me chapitre dans lequel Anne Desbaresdes rentre ivre � la maison, en retard pour une r�ception des invit�s de son mari. C'est le seul moment o� l'action se passe � la r�sidence des Desbaresdes, jusqu'au ce chapitre l'action du roman se passait surtout au caf� - le lieu le plus important dans le roman, o� une femme �tait tu�e par son amant. C'�tait un crime assez singulier, parce que les t�moins pouvaient voir le meurtrier en d�lire tenir le corps de sa maitresse morte dans ses bras et le couvrir des caresses. Anne, ayant assist� a cette sc�ne de la grande tendresse et en �prouvant une fascination profonde, ne pouvait pas s'emp�cher de revenir au caf� les jours suivants, pour d�voiler les secrets de ce meurtre. L� elle rencontre Chauvin, un ouvrier - ancien employ� de son mari dans